La cathédrale de Kars se trouve au pied de la forteresse de la vieille ville. Sa date de construction est attestée par plusieurs historiens arméniens, elle a été bâtie entre 930 et 943, sous le règne du roi d’Arménie Abas. Au cours des siècles, la ville de Kars fut conquise par les Seldjoukides, les Byzantins, les Géorgiens et les Turcs qui convertirent l’église en mosquée au XVIe siècle. En 1877, lors de la prise de Kars par les troupes russes, la cathédrale fut à nouveau convertie en église et remaniée pour être adaptée au rite orthodoxe. Elle a alors subi d’importantes transformations avec l’adjonction de portiques devant ses trois portes situées au nord, au sud et à l’est, d’une iconostase en pierre devant l’abside et les murs ont été recouverts de peinture. En 1918, après la prise de la ville par l’armée turque, la cathédrale fut à nouveau rendue au culte musulman. Le plan de la cathédrale de Kars est un plan carré tétraconque. Sa coupole repose sur un tambour qui s’appuie sur des arcs plein-cintre. Les côtés du carré central sont creusés de quatre conques demi-circulaires, l’abside est flanquée de deux absidioles, les murs sont percés d’étroites fenêtres. Les façades comportent un décor sculpté riche et original. On y trouve à la fois des éléments décoratifs et figurés. Les éléments décoratifs se trouvent sur les corniches, les arcatures du tambour, les arcs des fenêtres, les chapiteaux, et l’on trouve quelques petits khatchkars insérés dans les façades. Mais c’est surtout le décor animé du tambour qui suscite son intérêt. En effet, entre les arcatures du tambour sont insérés des personnages en pied, sculptés de face, dans un style assez primitif. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de représentations des douze apôtres sculptés assez grossièrement. A l’intérieur du monument, les symboles des quatre évangélistes sont représentés dans les trompes d’angle : au sud-ouest l’aigle pour Saint-Jean, au sud-est une tête d’homme pour Matthieu, au nord-ouest une tête de bœuf pour Luc et au nord-est une tête humaine pour Marc (le lion a sans doute été remplacé lors d’une restauration). L’état de conservation de ce monument est remarquable, il a sans nul doute subi quelques restaurations au fil des siècles, notamment sa toiture au XVIe siècle. Un clocher édifié aux abords de la cathédrale a été détruit au XXe siècle. Depuis une dizaine d’années, le site de la cathédrale a été mis en valeur, ses abords ont été aménagés et une esplanade arborée entoure le monument. Désormais, la cathédrale des Saints-Apôtres est destinée au culte musulman, elle fait partie d’un complexe islamique aux côtés de la mosquée Evliyâ, la plus grande mosquée de la ville.